On parle toujours de gloire, de fortune et de bonté du coeur quand on désigne les pseudos héros qui protègent la veuve et l'orphelin. J'éspère seulement qu'on ne salira pas ma mémoire avec de tels qualificatifs. Tout le monde ne connaît de moi que mon nom. Ceux qui ont vu ma physionomie sont aujourd'hui tous morts. Mais jamais personne dans l'univers ne m'a réelement connu. La solitude est le seul qualificatif juste qu'on pourra accoler à mon nom après que j'ai disparu.
En ces instants de doutes, je ne peux que repenser à mes deux malheureux géniteurs que j'ai toujours nommé père et mère malgrès que jamais nous n'eussions pu développer de tels liens. Ces pauvres êtres qui n'avaient rien de semblable et qui n'auraient jamais dû procréer ensemble. En vérité au cours de la période où ils étaient encore de cet univers, je ne les ai vu que très peu.
Mère était une belle Paranid qui avait été choisie pour son bagage génétique. Issue d'une famille de mineur de "Mines Impériales", sa disparition n'avait causé que peu de peine. Seuls ses proches ont dû un jour s'inquiéter de ne pas la revoir. Mais des mineurs n'ont aucun poids face aux desseins de scientifiques protégés par les plus grands.
Père quand à lui avait eu la malchance de se faire attraper alors qu'il était en train d'emprunter une cargaison de Nividium dans un établissement de communication Paranid du secteur "Compassion du Prêtre". Comme tout "être inférieur" pris pour vol, il avait été condamné à mort. Comme il était d'une nature robuste, Etapuckatoudir, l'avait récupéré pour servir de cobaye dans une grande série de recherches sur les croisements inter races qu'il finançait à l'époque. Le fait que père ai été ammené à être exposé aux radiations de nombreux secteurs frontaliers dangereux, son matériel génétique s'était mué. C'est seulement à cause de çà que les affreuses expériences du projet "Uniqueum" avaient fini par apporter des résultats. Taux de réussite de 1/100000 indiquaient les rares rapports sur les recheches que je m'était procuré quelques années plus tard.
La suite de cette histoire m'était bien trop douloureuse pour que je l'affronte seul. Il me fallait, arrivé à ce stade de l'introspection, quelques feuilles d'herbe de l'espace ou encore un peu de cette horreur qu'affectionnent particulièrement les argons, du fioul de l'espace. Je sortai du faux carrénage de mon fauteuil de pilotage ma "boîte de honte" comme je l'appelais. Contenant à elle seule de quoi rendre malade dix de ces drogués de Teladis. Après avoir consequemment puisé dans ses entrailles, je me laissait dériver dans les volutes de fumée, et lentement je remontais le temps jusqu'à mon sixième anniversaire.
Oh, comme je maudissais ce jour ! Je n'en savais bien sûr rien à l'époque, n'ayant connu que la captivité et ignorant tout de la liberté et de la vie, mais l'univers venait de franchir une nouvelle étape importante de son évolution. Les 5 grandes peuplades avaient enfin ratifié l'accord universel sur les droits des êtres vivants et doués d'intelligence. Cet accord contenait deux articles qui auraient dû me combler de joie mais ce ne fut pas le cas.
Les fameux articles 10 et 11. Ceux qui avaient eu pour effet le massacre de millions de cobayes de par l'univers. Toutes les recherches menées sur des êtres vivants étaient enfin devenues illégales. Et la plupart des scientifiques pour éviter de se faire emprisonner ou de voir le secret de leur recherches éventé, avaient fait massacrer touts leur cobayes....icle 9 : Tout être pensant et constitué d'organes vitaux organiques est désormais désigné par le terme générique d'être vivant.
Article 10 : Tout être vivant est libre de ses actions dans la mesure où ceux ci ne risquent pas de réduire la liberté ou les bénéfices d'un tiers.
Article 11 : L'esclavage ayant pour but la privation des liberté de mouvements se voit donc interdit. A ceci, viennent s'ajouter les recherches bioligiques, génétiques, léthales, épidémiologique ayant des phases de test sur des êtres vivants.
Article 12 : Le commerce est libre dans tout l'univers et les prix seront désormais fixés par les lois d'offre et de .....
La nourrice Paranid qui s'occupait de moi m'avait caché. Puis abandonné dans le désert des sanglots. Ainsi elle m'avait sauvé pour me livrer au grand monde sans préparation. A cette époque touts ces changements m'étaient incompréhensibles, et j'avais beaucoup à apprendre pour mieux comprendre en quoi j'était unique comme me l'avais dit à deux reprises mon père.
J'avais érré 8 ans sans jamais rencontrer d'"être vivant". Entendez par celà d'êtres doués de la parole et de la pensée. Les cactus rouges parlaient bien, mais ils ne faisaient que repeter inlassablement les paroles de leurs dernières victimes. A la vérité, la plupart n'avaient jamais parlé, n'ayant jamais eu l'occasion de piéger un être doué de la parole. En fait je vécu à cette époque comme un sauvage. Je ne m'en rendis compte que bien plus tard, ne sachant pas à l'époque ce qu'était un sauvage.
Je rencontrais pour la première fois une Paranide lorsque j'avais 14 ans. J'appris par la suite qu'elle avait été chassée de sa paroisse pour avoir proclamé que tout était plus beau quand on ne le regardait qu'avec deux yeux. Pour une tri-céphale, bénie par la sainte Tri-dimmentionalité, c'était là le pire des blasphèmes.
Notre première rencontre l'empli d'effroi. A ce que j'en voyais, nous étions semblables. Mêmes mains, même couleur de peau, mêmes jambes, je ne compris pas pourquoi ce jour là, elle fuya en me voyant. Je décidai de la suivre de loin, je ne savait pas pourquoi à l'époque, maintenant je le sais, la solitude me pesait déjà. Au bout d'une trentaine de tazuras, elle se fit piéger par un trou de ver nain. Je la sauvai prestement d'une mort atroce grâce à une côte de squelette de Giurtkerdaï.
Comme signe de gratitude, elle s'enfuit à nouveau. Je commençai à croire que mes congénères n'étaient que des poules mouillées. Cette fois ci, je la rattrapait aussitôt et , lui emprisonnant les mains dans les miennes, la forçait à me regarder et à entrer en communication avec moi. Ce furent mes deux premières plus grandes décéptions. Non seulement elle se refusait à laisser son regard sur mon visage, mais en plus, lorsque je tendais mon esprit vers le sien, je ne ressentait que vide et néant. Bien décidé à élucider ce mystère je l'emmenais de force à ma grotte et l'installait au fond.
Durant 2 wozura, je dû redoubler d'ingéniosité et de bonne volonté pour qu'elle cesse de me prendre pour un babare assoifé de jeunes vierges, bien qu'en ces temps, je me serait volontier laissé aller à quelque acte sauvage...
Nous mimes de nombreux Wozuras à partager toout ce que nous ignorions du monde et ce que nous en savions. Mais quand elle eût fini de tout m'expliquer, alors je sût que jamais je n'aurais la possibilité de contempler un autre être qu'elle ou que mes bourreaux sans un masque.
J'était ce que sa religon, qui devint également la mienne, appelait la bête faite homme. A en croire ce que les prêtres disaient de moi, j'était la plus grosse monstruosité des univers connus. J'était celui qui amenerait la religion de la Sainte Tri-dimmentionalité à s'éteindre, celui qui détruirait tout ceux qu'il aime, le kalmerianonck.
"Celui dont les traits viennent d'un autre monde,
et qui s'exprime comme vous et pour vous.
Celui qui du plan et du plat est la sonde,
Et qui pour lui vous mettra à genoux.
Cet être ni d'ici ni d'ailleurs qui se fond dans vos villes
Afin de mieux vous connaître et tendre ses fils
Pour vous prendre à jamais
Dans les pièges de la 2D."
En vérité ce panphlet fort connu des Paranids désignait un Paranid avec une tête d'Argon contrefaîte. Car je ne l'appris que ce jour là. Oui, j'était Paranid de corps et d'esprit. Mais mon visage était Argon et de surplus contrefait : J'était Tri-céphale ! Une abomination crée en laboratoire pour servir les noirs desseins d'un être qui m'avait tout enlevé et de surcroît abandonné. Tapucktoudir.
Ce traître, qui dans le dos de l'empereur Xaar, qu'il soit béni par la Sainte Tri-dimentionalité, complotait à recréer le kalmerianonck pour renverser la religion et de ce fait l'empereur. Ses plans avaient été déjoués "par accident" et il avait dû très vite faire executer tout ceux qui, de près ou de loin, savaient quelque chose des recherches dont il était le mécène. Seulement, il me croyait mort, et je décidai de me venger.
Nous vécûmes encore dix mazuras dans le désert avec Keurdeben ( ma jolie Paranide ) durant lesquels je me fabriquait un masque tribal d'ermitte. Puis quand nous ûmes capturé notre centième ver nain, nous partîmes vers la civilisation faire fortune en vendant des instruments de torture encore à l'état sauvage. Avec l'argent que nous avions gagné, nous achetâmes un peti vaisseau civil pour quitter longtemps cette terre et cette patrie, qui nous ayant vu naître, nous rejetait sans nous comprendre. Et au dessus de Terre Sainte je fis un serment que je fis graver par la suite sur mon armure et sur mon casque :
"Un jour tout le monde m'envierra et enfin je ne les jalouserai plus." D'une simple phrase, j'avais scéllé mon destin... et celui d'une époque."
Extrait des "mémoires d'un temps perdu" écrit par le mystérieux Eructite.